"LE TEMPS DES FEMMES"

Une "Nouvelle" écrite pour un concours sur ce thème. Un résumé imprévisible de mon rêve

AMAZONE

LE TEMPS DES FEMMES

De Martine Costantini Laquière

 

CONCOURS LITTERAIRE : LES PLUMES FRANCOPHONES -   Marseille  - Août 2016

[Sélectionnez la date]

 

 

DE La Liberté à l’égalité  - Le Temps des Femmes ou  dialogue de deux amies sur le difficile 

AMAZONE

LE TEMPS DES FEMMES

De Martine Costantini Laquière

 

CONCOURS LITTERAIRE : LES PLUMES FRANCOPHONES -   Marseille  - Août 2016

[Sélectionnez la date]

 

 

DE La Liberté à l’égalité  - Le Temps des Femmes ou  dialogue de deux amies sur le difficile choix d’une carrière ou la vie et le bonheur d’une mère au foyer …

 

 …

 

Le Temps des Femmes

(Martine Costantini)

       Elles étaient assises toutes les deux, l’une en face de l’autre. Leurs maris étant absents, elles s’étaient organisé une petite soirée exceptionnelle, un petit instant de bonheur, un instant partagé d’une amitié sans faille : un temps de femmes.

       Comment imaginer la suite d’un si banal évènement qu’une soirée entre deux grandes amies ?

       Placez-vous dans ce flou artistique du cinéma. Plongez dans cette bulle imagée et à travers les mots, comme dans l’écume des vagues, découvrez le destin et l’histoire de la femme. Vers quel rivage incertain, de l’écume à la vague allaient-elles nous guider ?

       Sans ignorer vraiment ce moment de l’histoire où lassées d’être « rien », les femmes se sont battues, il demeure un mystère, et la morale de l’histoire reste à élucider. Le lecteur discret se souvient d’une victoire. C’est un mai 68 qui change la vie des femmes. Lors d’un jour mémorable, la femme esclave et sans âme depuis la nuit des temps, est devenue l’égale de l’homme.

 On a pu lire alors : « Fini la servante du Seigneur, la femme de son mari, la bonne de son maître, la secrétaire de son patron » … Mais pouvaient-elles, alors, comme on a pu lire : « ces filles de 68 », couper cette image de mères et de gardiennes de foyers, d’obéissantes épouses » ?

       Et dans cette atmosphère chaleureuse et féminine, deux amies : Chantal et Mélanie, nous ramènent soudain à la face cachée d’une victoire …. Sur quel rivage vont-elles nous conduire ? Celui de la terre ferme, où la vague qui se brise sur la grève nous ramène doucement. Depuis l’écume d’un passé chargé de luttes et d’espoirs ballotés sur la mer et poussés par les vents, ces deux femmes, belles icônes d’un monde qui se cherche, vont changer le décor et nous faire accoster au présent incertain où la nature humaine revendique ses droits : n’y a-t-il pas un prix à payer pour vouloir être femme et en fait de renaître, où est le vrai bonheur ?

       Pour Mélanie, il n’y avait rien de plus important que de vivre intensément les moments les plus simples de l’existence.

Elle gardait une âme d’enfant et restait curieuse et pleine d’admiration devant la nature, les choses, les objets et les êtres. Elle s’était aperçue que ce qui est différent d’une personne à une autre, mais ressenti comme « un bienfait », « une instant de bonheur ».

 

Aussi disait-elle encore : « Rechercher ce qui nous semble beau, c’est remonter à la source de ce qui nous rend heureux. Contempler la beauté, c’est une joie qui nous saisit, c’est pourquoi nous nous sentons légers. Parce que cette émotion jaillit en nous par surprise. Nous nous sentons sourire, sans l’avoir décidé, et dans l’instant, notre être se trouve plongé dans ce que nous contemplons : un moment d’oubli de tout, de tout ce qui nous entoure : les gens, les objets, nous-mêmes !

 

C’est un peu s’envoler, se prendre pour un oiseau. Plonger dans la beauté, c’est retrouver des ailes, entrer dans un espace qui fait penser au ciel. Et là, se manifeste une vie qui nous habite. Ce qui nous rend vivant, est une source intérieure et pour la découvrir, il suffit simplement de la laisser jaillir. C’est pourquoi, l’amour, la beauté, la tendresse, demeurent  pour notre cœur, une fontaine où chacun peut trouver l’eau de la vie »…

 

Aussi cela ne faisait qu’un tout avec cette femme de cœur qu’était Mélanie. Elle avait depuis longtemps réalisé à travers plusieurs métiers et ses quatre enfants, que vouloir être une femme libre n’était pas chose facile. Aussi, plus âgée que Chantal, Mélanie était-elle revenue sur son idée de la liberté féminine. Elle n’imaginait pas ce qui l’attendait au cours de ce petit repas d’un soir.

 

Le salon de Chantal correspondait en tous points au rêve de Mélanie. Sur ce mur de crépi de couleur miel, des toiles de maîtres racontaient silencieusement le talent, la vie, l’époque de leurs célèbres créateurs. Sur cette symphonie de couleurs, les scènes de l’histoire brillaient dans la lumière intime du salon. Seul, le feu de bois brûlait dans la cheminée. La force des flammes incendiait cette vaste pièce et à chaque étincelle, la beauté des tapis et des meubles anciens, formait une œuvre d’art dont les deux amies étaient le centre.

 

       Aussi  jolies l’une que l’autre, mais d’une beauté différente, elles parlaient chacune à leur tour sans s’arrêter une minute, comme toutes les amies qui se retrouvent. Il y en avait tant à dire qu’elles oubliaient le merveilleux dîner préparé devant elles. Un vrai repas de réveillon, composé de foie gras, coquillages, saumon, attendait le bon plaisir des deux convives. Les bougies ajoutaient à l’ambiance cette touche finale dont jaillit la beauté. Une coupe de champagne dans la main, leurs yeux bleus et verts brillaient d’une amitié très ancienne.

 

 

 

       Chantal cependant, était déprimée. Ce soir là, particulièrement, elle ne pouvait dissimuler ses traits tirés, ses cernes, et une grande tristesse dans son regard. Elle se livra en confiance à son amie : « Mélanie, je t’ai demandé de venir parce que je ne sais plus où j’en suis. Mon moral est au plus bas. Marc ne supporte plus mon travail. Les enfants sont seuls à la maison et quand je rentre après une journée épuisante, il me faudrait vingt-quatre heures de plus pour satisfaire les exigences de toute la famille. Nous avons voulu l’égalité Mélanie, mais qu’en est-il aujourd’hui ? »

 

Elle poursuivait … « C’est vrai je gagne bien ma vie et nous avons tout ce que nous pouvons désirer. Cependant, je suis déchirée. Marc prend ma fatigue pour de l’indifférence. Les enfants se disputent la première place pour me parler. Et dire que cette année, nous fêtons « le temps des femmes » ! Quelle ironie du sort ! »

 

Chantal avait baissé la tête. Elle fixait les dessins du tapis, et de grosses larmes apparaissaient sur ses joues. Mélanie avait vécu de semblables moments et il lui semblait qu’à cet instant Chantal pleurait pour toutes les femmes du vingtième  siècle qui cherchaient à rattraper les heures qui fuyaient inlassablement. L’égalité ? Oui ! Mais à quel prix !Mélanie avait compris depuis longtemps par expérience, ce qui causait tant de tristesse et de trouble à son amie. Bien des fois elle avait ressenti ce malaise, cette sensation de se battre pour exister et de souffrir en même temps d’une frustration indéfinissable. Comme Chantal, elle avait tenté de travailler et ces tranches de vies furent très vite douloureuses. Il fallait faire un choix. Redevenir « femme au foyer », ne serait-ce pas régresser ? A ce jour, elle demeurait, non sans critiques, une des rares femmes au foyer. Peut-être, avoir renoncé à ses ambitions, ses rêves, ne valait pas mieux pour elle que la souffrance de Chantal qui courait après sa montre ? Mais en réalité, elle avait depuis longtemps trouvé sa solution … mais laquelle ?

 

Toujours optimiste, il était urgent de faire appel à la sagesse. Il fallait redonner le moral à son amie. Aussi, se préparant telle une avocate avant sa plaidoirie, Mélanie allait tenter de défendre les avantages d’une liberté durement acquise, et, par un habile dialogue amener son amie à trouver la source de son bonheur. Elle ne pouvait pas non plus laisser son amie dans un tel état, car elle lui réservait une trop grande surprise.

 

Avant de parler, Mélanie s’observa un instant dans la magnifique glace ancienne au-dessus de Chantal. Elle examina d’un œil furtif, ce petit bout d’elle-même que lui renvoyait le miroir. Bien qu’elle ne soie pas vraiment belle, Mélanie pensait qu’elle n’avait pas à se plaindre. Mais avait-elle profité de ses belles années ? Pas vraiment.

 

Elle décida un jour de se consacrer à ses enfants. Ce n’est pas sans avoir essayé divers métiers très enrichissants et même passionnants, qu’elle prit la décision d’élever d’abord ses enfants. Elle avait senti à quel point la femme est partagée entre le désir de se réaliser et d’exister, et le sentiment de culpabilité à l’égard de sa petite famille qu’elle négligeait obligatoirement. Retrouvant alors des instants d’une vraie liberté, elle décida d’écrire. Elle espérait qu’un jour et par l’écriture, elle pourrait s’adresser à toutes les femmes et qui sait ? Influencer leur choix, montrer le vrai bonheur ? ;  prendre le temps d’être mère, d’aimer et d’éduquer. Ensuite viendrait leur temps : un temps pour exister en toute liberté.

 

« Le Temps des femmes », oui, il existe vraiment et le passé n’est pas resté vain. Dans l’écume de la vague, les luttes et les espoirs ont vraiment abouti à rendre à chaque femme son statut de femme libre et égale de l’homme. C’est portée par la vague que cette liberté doit trouver son espace et nos « filles de 68 », n’ont pas saisi combien, il s’agit tout d’abord d’être mère et d’aimer. Ainsi Mélanie  pensait-elle : « Être femme » est le fruit d’un destin qui s’assume et la maturité … l’espace tant attendu pour la femme d’être libre, et de réaliser enfin ses rêves. »

 

Alors que Mélanie, l’espace d’un bref instant, revivait son passé, elle sentait en elle monter la force irrésistible d’une certitude : elle redonnerait vie et espoir à son amie.

 

Chantal, pendant ce temps, demeurait immobile. Son regard abaissé et dépouillé de toute pensée, les joues encore humides de ses larmes, rien ne paraissait attirer son attention et lui faire oublier sa tristesse.

 

Une voix venue on ne sait d’où, la ramena à la réalité. Dans son chagrin, elle avait même oublié la présence de son amie. Celle-ci se lança :

 

« Chantal, regardes moi ! Nous avons demandé l’égalité. Beaucoup se sont battues pour nous faire reconnaître. Aujourd’hui, les femmes sont partout à l’affiche du monde. Nous sommes loin d’un passé où il était question de savoir si nous avions une âme. ! »

 

Chantal, répond

 

- « Parce que tu trouves, toi ! Que nous avons une âme ? Je ne sais même plus pourquoi je vis, et personne ne me comprends »   « Mais si je te comprends, et surtout je vais t’expliquer pourquoi tu te sens si mal, comme si tu étais assise entre deux chaises »

Poussée par la force de sa certitude, Mélanie en parlant se trouvait maintenant au milieu du salon et son discours, fit place à une véritable conférence.

D’un air très professionnel, Mélanie poursuivit : « La petite fille va à l’école. Le petit garçon aussi. Les années scolaires défilent et tous se découvrent et s’affrontent en cumulant chaque jour leurs connaissances dans un désir commun : réaliser leurs ambitions. A l’âge adulte, tandis que le petit garçon devenu un homme, progresse sans obstacles vers les buts de sa vie, la petite fille, devenue femme fait face à tout un monde qui va les séparer.

Rien, dans la société n’a préparé la femme à ce nouveau statut d’égalité. Le jour venu, le métier si bien préparé, devient vite une montagne à franchir, et la vie de famille un fardeau bien lourd. C’est à ce moment-là que nous portons le poids du monde – autrement dit – de toute une famille »….

 Chantal réagit sans comprendre …

-     « Mais, que veux-tu dire par là » ?

-     « Je veux dire que chacun va vivre en fonction du rythme de vie de la maman qui travaille. Quant à celles qui sont au foyer, elles éprouvent le sentiment d’une frustration intellectuelle ! N’est-ce pas ton avis ?

-     « C’est certain » ! Et donc …. « Poursuivons : la femme au foyer, se trouve tiraillée entre un désir intellectuel, un besoin de créativité et l’inévitable routine des tâches ménagères. Très vite, les grossesses, les courses inlassables, l’école et les incontournables cours de piano, gymnastique et autres, anéantissent la plus intrépide d’entre nous. Alors ! Où est la réponse ?

 

  Chantal écoutait avec attention et son visage s’éclairait et l’éclat de ses yeux manifestait un changement qui encourageait Mélanie à poursuivre.

« Que sommes-nous devenues pendant toutes ces belles années ? Si nous sommes restées au foyer, il est certain que nous devenons la couverture que chacun veut tirer à lui, tantôt les enfants, tantôt le mari. Et nous nous perdons de vue sans plus savoir seulement où sont nos envies, nos désirs …. Et nous ajoutons à cela, la peur de devenir « la légendaire bobonne » qui fait peur aux maris !

Chantal riait maintenant de bon cœur et se demandait jusqu’où son amie allait en arriver.

(Le lecteur, c’est-à-dire nous …. Reste aussi ce témoin invisible mais aussi présent à qui rien n’échappe. Il est ce spectateur, cet auditeur impatient qui attend la suite de l’histoire).

Mélanie continuait donc, mimant avec des gestes et une énergie fascinante, des scènes du quotidien. Elle voulait plonger son amie dans des situations bien réelles où les hommes et les femmes regroupés dans leurs coins, s’exprimaient à la façon dont Mélanie regardait son monde. Chantal s’impatientait …

« Et cet homme, où en est-il maintenant ? Imagines, tous les jours à midi au restaurant d’entreprise le tableau suivant :

D’un côté un groupe de copains qui échangent avec angoisse un sentiment commun –

-     «  Je trouve que ma femme a beaucoup changé. L’ambiance à la maison est insupportable et la vie est devenue impossible ! »

-     «  Ah bon ! Toi aussi ? Tu ne penses tout de même pas divorcer ? « 

De l’autre côté les copines s’apprêtent aussi à déjeuner.

 Aussi chacune a pris soin de refaire son visage. Dés le matin, il a fallu se dépêcher, faire sa toilette, préparer les repas de la journée, habiller les enfants et partir en laissant, de préférence … la maison en ordre. Tout d’abord on a déposé le bébé à la crèche et les plus grands à l’école. Puis le cercle infernal : auto, métro, boulot, affiche douloureusement sur les visages anxieux, les premières rides tant redoutées…. Heureusement, il y a le maquillage. Le masque du courage minutieusement étudié permet à chacune d’affirmer « tout va bien » ! « Seule une autre femme devine qu’il faut traduire que – tout ne va pas si bien que ça – Et tandis que les hommes s’apprêtent à divorcer, les femmes entre elles, s’avouent qu’on ne les comprend pas ».

 

Entre-temps, Mélanie s’était assise en face de Chantal, comme pour mieux lui communiquer ses conclusions … Chantal allait-elle pour autant trouver une solution à ses problèmes ? Jusqu’ici, une chose restait évidente : le dîner se laissait désirer.

 

Une porte semblait s’ouvrir maintenant sur l’influence de Mélanie et la raison de ses choix.

 

-     « N’oublies pas avant tout, que nous sommes le centre de la famille. La famille vit à notre rythme et si nous avons des faiblesses, celles-ci se répercutent invariablement sur notre petit monde. Trouver notre paix intérieure, même au prix de sacrifices et peut-être s’oublier soi-même pour apprendre à aimer, n’est-ce pas une grande sagesse et le secret du bonheur ? » Ceci était une partie de la solution.

 

Mélanie tenait maintenant le visage de Chantal entre ses mains et les yeux dans les yeux, elle tentait de lui transmettre sa conviction et sa force intérieures.

 

-     « Le monde est à tes pieds, Chantal et peut-être le temps des femmes a-t-il une double face ? L’une alléchante, montre le succès de notre sexe, mais l’autre face cachée ne dit pas le prix du sacrifice.

 

-     « Tu as réussi ta vie, ma très chère amie. Tu as choisi ton ambition, mais cette déchirure que tu ressens au fond de toi, est d’agir comme un homme et tu n’en n’es pas un ! Cumuler tant de choses à la fois n’est pas bon. Beaucoup comme toi perdent dans un excès de responsabilités, le temps d’aimer, le temps de comprendre et de se comprendre. Elles n’ont plus l’envie d’être des femmes au foyer, et surtout de s’apercevoir que toutes ces études sont tombées à l’eau. Même si aujourd’hui la plupart des couples doivent travailler à deux pour vivre le mieux possible, les très grandes carrières pour les femmes, demandent bien souvent de renoncer à la   nature même de la vie féminine. C’est brisant et le choix est à la source de tout ce que tu vis en ce moment. Alors si je te parais rétrograde dans mes dernières paroles, je te réserve malgré tout une grande surprise. »

 

Décidément, le suspens continuait et il fallait attendre et encore attendre le dénouement de cette gigantesque plaidoirie.

 

-     « Sachons, mon amie, garder en nous comme on garde un trésor, notre féminité qui vient du fond des âges et n’oublions jamais que notre plus noble aventure est celle d’être mère, car nous renouvelons le monde. Et que dire des hommes, si ce n’est que sans eux, nous aurions bien du mal à être ce que nous sommes. Je terminerai par un « VIVE LES FEMMES, VIVE LEUR COURAGE, VIVE LEUR VOLONTE ».

 

Chantal applaudissait, et Mélanie était heureuse de la voir sourire et applaudir. « Et maintenant, la grande surprise ! »

 

-     « Que me prépares tu encore, que tu ne m’aies pas dit ? »  Répliqua Chantal qui n’était pas arrivée au bout de son étonnement.

Tout en servant enfin une coupe de champagne bien attendue, Mélanie annonça : « Je participe au grand concours sur « LE TEMPS DES FEMMES ». Et cette fois, levant leur coupe en l’air, les deux amies tombèrent dans les bras l’une de l’autre. La joie emplissait l’atmosphère et la lumière qui irradiait sur les deux amies semblait plus intense encore, d’un éclat vert et bleu de leurs yeux rieurs et enivrés.

-     « Je ne savais pas que tu écrivais ! »  s’écria Chantal émerveillée. Et Mélanie répondit :

-     « C’est le but de ma vie, tu sais ! La vie est belle, il faut se battre, il faut aimer et pour le dire au monde, il faut être connu. Le temps de vivre, d’être moi, le temps de la femme, sera peut-être demain ? Puisque les hommes enfin nous reconnaissent une âme, ne leur prenons pas tout et sachons rester femmes ! »

       Chantal d’un air ébahi, s’exclama :

-      « Tu as l’air tellement sûre de gagner ? » Réponse :

-      « Je n’en suis pas si sûre que ça ! Mais je le souhaite de toutes mes forces. Il est une vision du monde et des hommes que l’on appelle sensibilité, ou si tu préfères ? « amour », et la profonde sensation d’exister, dépend de l’intensité de notre regard sur les choses et les gens. Pour qu’un récit soit profond et dense, (enfin, c’est ma pensée), il n’y a pas de lois, ou de règles, peut-être un talent littéraire ou un don. Mais pour moi, ceci réside dans la force des mots qui surgit du plus profond de nous. Oui, j’ai beaucoup à dire et cette occasion je la saisi avec espoir ».

       « Depuis toujours ce besoin d’exprimer noir sur blanc ma façon de voir le monde, s’impose à moi, semblable à un enfant qui voudrait voir le jour et attend impatiemment l’instant de sa naissance : enfant de l’esprit, Chantal, une création de ta pensée, peut-être en rêvant, un plaisir partagé par des lecteurs conquis ! C’est mon plus grand souhait. »

       Cette fois Chantal avait de nouveau les larmes aux yeux mais c’était de joie. Elle ajouta, émue : « A toi de jouer Mélanie ! Et bonne chance » !

       Tout ceci ne nous disait pas comment Chantal retrouverait sa paix intérieure et une nouvelle façon de vivre son métier. Rien ne pouvait nous assurer d’un prix littéraire pour Mélanie. Mais il n’était pas interdit d’imaginer la fin et d’accorder un prix de l’espoir au féminin : « LE TEMPS DES FEMMES »

       Mais sur ces belles paroles, les deux amies de toujours sentir monter en elles, un énorme appétit ….

Aujourd'hui et quelques années aprés avoir fait ce concours, je me retrouve avoir réellement fait éditer ces "instantanés" d'une tranche de vie accordée à mes enfants

Aujourd'hui encore dans cette Dédicace de mes enfants devenus adultes, je récolte les fruits de l'amour que j'ai voulu leur donner en priorité.

En reconnaissance j'ai eu l'agréable surprise de Noël :

Recevoir en cadeau ce site "La goutte d'eau" qu'ils m'ont eux mêmes installé.

Maintenant je n'ai plus le choix : je dois devenir ce fleuve qui va jusqu'à l'océan de vos vies .....